La voiture électrique :
Un véhicule propre ?
un sujet controversé
Les voitures électriques sont perçues comme l’avenir de l’automobile.
Pour beaucoup, elles se présentent comme une des solutions au réchauffement climatique grâce à ces taux de rejet de CO2 de 0%.
Pour d’autres, ce véhicule est loin d’être propre à cause des faibles possibilités de recyclage des batteries, son composant principal.
De plus, celles-ci sont fabriquées à partir de ressources dont l’extraction et le raffinage causeraient une importante pollution.
Ainsi, la pollution aurait simplement été délocalisée.
un sujet controversé
Des dates clés
Les acteurs
Etat
L’Etat est un acteur actif important. L’Etat a pour rôle de mettre en place des réglementations, taxations, incitations fiscales et autres pour aider le développement du marché de la voiture électrique.
Barbara Pompili
Barbara Pompili est la ministre de la transition écologique depuis le 6 juillet 2020. Elle annonce le 12 octobre 2020 une nouvelle impulsion pour le véhicule électrique.
Le but de est de le rendre plus accessible.
Jean-Louis Borloo
Jean Louis Borloo était le ministre de l’écologie sous la présidence de Nicolas Sarkozy c’est un acteur actif et engagé pour les voitures électriques qu’il avait renommé les “voitures propres”. Il a contribué à leur développement en commandant plusieurs dizaines de milliers de voitures électriques destinées aux établissements publics mais aussi à des entreprises comme la poste et EDF. Il avait aussi mis en place une prime de 5000 euros pour les 100.000 premiers véhicules hybrides achetés. Et pour standardiser les voitures “vertes” il a mis en place des branchements pour celles-ci dans les villes.
Politique
Groupe Renault
Le groupe Renault est pionnier et leader du véhicule électrique en Europe. Il propose plusieurs véhicules électriques pour tout usage et s’inscrit au coeur de la transition énergétique.
Audi
Audi est un constructeur automobile allemand, filiale du groupe Volkswagen. Il a été fondé en 1909 par August Horch. Le siège social à Ingolstadt en Bavière, implantée dans 55 pays, cette marque automobile à tout de suite connu un grand succès.
Constructeurs automobiles
Guillaume Pitron
Guillaume Pitron est un journaliste français spécialiste de la géopolitique des matières premières. Selon lui, la voiture électrique n’est absolument pas un véhicule propre. La méthode de marketing nous déculpabilise et nous fait croire que l’on est un parfait écologiste.
Jean-Louis Perez
Jean-Louis Pérez est un producteur, journaliste et réalisateur français. En 2019, il s'associe avec Guillaume Pitron pour faire un documentaire “La face cachée des énergies vertes”, sorti en 2020, en opposition à celui de Marc Muller.
Marc Muller
Marc Muller, un producteur et journaliste sur l’écologie dans la Radio Télévision Suisse, a décidé de mener une enquête de 2 ans avec Jonas Schneiter et Zelda Chauvet sur les voitures électriques afin de différencier le vrai du faux et en a fait un film documentaire nommé À Contresens sorti en Novembre 2020.
Journalistes
Greenpeace
Greenpeace est une organisation non gouvernementale internationale. Elle est présente dans plus de 55 pays à travers le monde, et a été fondée en 1971.
Blue Energy
BlueEnergy est une organisation américaine fondée en 2002 par les frères Craig, qui fabrique, installe, assure la maintenance des systèmes hybrides, dans le but d’électrifier les villages isolés. Elle s’est diversifiée dans d’autres services, comme la filtration de l’eau, les puits et les cuisinières économes. Toutes ces activités permettent la protection de l’environnement et l’évolution des moyens de vie écologiques.
ACTED
L’Agence d’aide à la coopération technique et au développement est une organisation française de solidarité créée en 1993.
Amnesty International
Amnesty International est une organisation non gouvernementale internationale qui défend les droits de l'Homme et veille au respect de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
ORGANISATIONS NON
GOUVERNEMENTALES
SNAM
La société nouvelle d’affinage des matériaux a été créée en 1977. C’est une entreprise française qui recycle des batteries électriques pour récupérer des métaux et des terres rares. Elle recycle environ 600 tonnes de batteries de voitures électriques par an.
BOLLORE
Vincent Bolloré est l’actionnaire majoritaire du Groupe Bolloré. Bolloré est le créateur de la batterie LMP (lithium métal polymère)
SOCIETE BP
La société BP est une compagnie britannique de recherche, d'extraction, de raffinage et de vente de pétrole fondée en 1909. En France, le réseau BP de 400 stations-service est concentré sur l'Ile-de-France/Normandie, les régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi qu'en Corse.
KOCH INDUSTRIES
David Hamilton Koch et Charles de Ganahl Koch sont deux frères, et des hommes d’affaires, tous deux propriétaires de Koch Industries. C’est une multinationale américaine créée en 1940, avec des filiales dans des domaines comme le génie pétrolier, le génie chimique, la finance et le courtage de matière première.
eNTREPRISES LIées
aux batteries
Compagnies
pétrolières
EDF
La société nouvelle d’affinage des matériaux a été créée en 1977. C’est une entreprise française qui recycle des batteries électriques pour récupérer des métaux et des terres rares. Elle recycle environ 600 tonnes de batteries de voitures électriques par an.
Jean-Marc Jancovici
Jean-Marc Jancovici est un ingénieur français, spécialiste de l'énergie et du climat. Il est également enseignant, conférencier, auteur et chroniqueur indépendant. Il est connu pour son travail de sensibilisation et de vulgarisation sur les thèmes de l'énergie et du réchauffement climatique.
La Poste
La Poste possédait en 2015 25000 véhicules électriques mis à la disposition de ses livreurs pour se déplacer en ville.
Des images sur Facebook montrant des camionnettes jaunes et bleues à perte de vue ont heurté les internautes. Elles montrent des centaines de camionnettes électriques de La Poste qui ont fini à la casse en 2015 après quelques années d’utilisation.
CONSOMMATEUR
Si tous les acteurs s’affrontent sur cette controverse de la voiture électrique, c’est dans le but de convaincre et d’influencer les choix du consommateur. En effet, il est la clé de cette transition automobile car c’est lui qui consomme ce bien au quotidien.
Autres
Les Arguments
Pour
1 - Aspect environnemental : Diminution de la pollution
Le premier argument en faveur de la voiture électrique est le fait d’éviter de polluer la planète. En effet, les associations de la protection de la planète, notamment Safe Planet, et le ministre de l’écologie, sont d'accord sur le fait que la voiture électrique permet de limiter la pollution, comme elle n’a pas de pot d'échappement, elle n'émet donc pas de CO2 et ne fait pas de bruit. En effet, Safe Planet encourage à l’achat de ce type de transport qui ne pollue pas, que ce soit au niveau sonore comme au niveau environnemental.
2 - Aspect économique : Aide financière et un investissement rentable
Ensuite, les groupes des fournisseurs d'énergie comme EDF et l’Etat ont mis en place des “récompenses” pour pousser le consommateur à investir dans une voiture électrique. Comme une prime de conversion lorsque le consommateur passe d’une voiture thermique à une voiture électrique. Ils mettent aussi en avant le fait que les frais d’entretiens sont aussi plus bas pour ce moyen de transport, que l’électricité coûte moins cher que le carburant et qu’il existe des facilités de stationnements pour ces véhicules.
3 - Aspect technique : Meilleure accélération
D’avantage d’entreprises investissent dans ces véhicules. Ils sont plus puissants que les voitures thermiques. Par exemple, la Renault Zoe peut passer de 0 à 50 km/h en 4 secondes. La plupart des consommateurs sont aussi de cet avis. Elles sont plus pratiques au quotidien avec leur puissance, leur vitesse et leur confort. La voiture électrique assure une conduite agréable, sans passage de vitesse ni vibration.
contre
4 - Aspect environnemental : Délocalisation de la pollution
Les spécialistes des matières premières et l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement dénigrent les voitures électriques par rapport à la propreté du moyen de transport. Pour eux, ce moyen de transport n’est pas plus propre que les véhicules thermiques à cause des ses conditions de fabrication. En effet, l'extraction des ressources nécessaires à la batterie cause une importante pollution. Ce traitement des ressources se fait principalement en Chine et en Amérique du sud. Ainsi, la pollution engendrée par les véhicules à moteurs thermiques n’aurait pas été supprimée mais simplement délocalisée.
5 - Aspect économique : Différence de prix importante
Aussi, pour la plupart des consommateurs, la voiture électrique à une différence de prix trop importante face aux voitures thermiques malgré les frais d’entretien moins coûteux et toutes les offres que font l’Etat et les fournisseurs d’énergie. Le prix de fabrication du véhicule étant beaucoup plus élevé que celui de la voiture thermique, le prix de la voiture est donc aussi élevé que la différence de prix de fabrication.
6 - Aspect environnemental : Mauvais recyclage des batteries
Une question se pose, que faire des batteries des voitures électriques. Ces batteries commencent à créer des problèmes. Nous aurons inévitablement besoin de recycler de nombreuses batteries, mais la collecte de matériaux réutilisables à partir de batteries au lithium-ion usagées reste fastidieuse et risquée.
8 - Aspect éthique : Exploitation d’enfants
Amnesty International a découvert que des enfants n’ayant pas plus de 7 ans travaillent dans des zones minières. Aucun des enfants mineurs vus ne portait de masques permettant d’éviter des problèmes pulmonaires potentiellement mortels. Les mines s’effondrent régulièrement, enterrant donc les gens sous terre, l’UNICEF ne connaît pas les chiffres exact mais c’est assez élevé. En retraçant le parcours de ces minerais, les chercheurs ont vu qu’il s’agissait de producteurs de composants de batteries qui fournissent la plupart des grands constructeurs mondiaux de véhicules électriques.
9 - Aspect économique : Concurrence entre le thermique et l’électrique
Certaines compagnies pétrolières voient d’un mauvais œil cette avancée de l’électrique au détriment du thermique. Cela affecte leur rentabilité et les force donc à s’adapter et s’investir dans l’électrique.
Les points de friction
Une voiture "propre" :
Le premier point de friction est au sujet de la qualification de “véhicule propre”. En effet, les voitures électriques n'émettent pas de CO2 en roulant, mais leur construction en produit énormément. Guillaume Pitron, auteur de “La Guerre des métaux rares” explique que la voiture électrique en émet 50% plus qu’une voiture thermique car sa batterie et son moteur demande des matières premières.
Face à ça, les constructeurs affirment prendre des mesures, mais ces mesures sont peu nombreuses.
Cependant, Aurélien Schuller, consultant chez carbone 4, explique que même si lors de sa construction, la voiture thermique produit plus de CO2, au cours de tout son cycle de vie, elle en produit deux fois moins de CO2 qu’une voiture thermique. Ce cas est vrai seulement si l'énergie qui a produit l'électricité ne vient pas des énergies fossiles.
En effet, après sa construction, cette voiture demande énormément d'électricité pour la recharger. Or aujourd’hui, à l'échelle mondiale, les énergies fossiles représentent les deux tiers de la production d’électricité.
Le recyclage des batteries :
Le marché des voitures électriques est en pleine expansion, et les premiers véhicules mis en circulation arrivent en fin de vie. De plus, les métaux utilisés dans les batteries ne sont pas illimités et une pénurie pourrait survenir à terme.
Qu’allons-nous donc faire des batteries des voitures électriques ?
La durée de vie des batteries lithium-ion est d’en moyenne de 10 ans. Des lois sur le recyclage de ces dernières ont été mises en place par l’Etat. Il est formellement interdit de les incinérer ou de les abandonner en décharge. La directive européenne du 26 septembre 2006 oblige le recyclage de toutes les batteries lithium-ion à hauteur d’au moins 50%. Malgré ces réglementations, Guillaume Pitron pense que l’on recycle très mal les batteries.
Or, la société française de recyclage de batteries SNAM affirme recycler plus de 70% d’une batterie. Elle explique également que le recyclage n’est aujourd’hui pas économiquement rentable aujourd’hui à cause du manque de volume. Or, on estime 700 000 tonnes à recycler pour 2035.
un prix trop élevé :
A l’achat, un véhicule électrique est généralement plus cher qu’un véhicule thermique. Les constructeurs automobiles assurent que cet écart est rapidement rentabilisé grâce à, comme le détaille Renault : Un coût d’entretien de 25 à 40% moins important que celui d’une voiture essence ou diesel; Un prix du kWh d’électricité beaucoup moins élevé que celui du litre d’essence ou de gazole; Ainsi qu’un bonus écologique versé par l’Etat.
En effet, l’Etat a une confiance totale en la voiture électrique, il la considère comme la solution idéale aux problèmes écologiques. C’est pourquoi il assiste à son développement sur le marché notamment grâce à de nombreuses subventions. En 2017, le ministre de l’écologie Nicolas Hulot présente le plan climat. Celui-ci prévoit jusqu’à 8500 euros d’aides pour l’achat d’un véhicule électrique.
Malgré ces actions, une grande partie des consommateurs trouve la voiture électrique économiquement peu accessible. On peut notamment voir cela dans le sondage que nous avons réalisé. En effet, le prix était la première raison de la réticence à l’achat d’un véhicule électrique.
DES ENFANTS exploités ?
Le cobalt est un composant essentiel des batteries rechargeables de type lithium-ion avec lesquelles fonctionnent les voitures électriques. La majorité de la production mondiale de cette ressource est détenue par la République démocratique du Congo.
Les recherches de l’organisation Amnesty International montrent que du cobalt extrait par des enfants dans des conditions extrêmement dangereuses entre sans doute dans la chaîne d'approvisionnement de certains des plus grands constructeurs automobiles mondiaux. Des enfants congolais n’ayant souvent pas plus de sept ans travaillent dans les zones minières.
Marc Muller est donc parti en République démocratique du Congo enquêter à ce sujet. Il est allé visiter la multinationale Glencore, où la production est entièrement mécanisée. Le travail des enfants dans ces mines vient d’à peine 5% de la production mondiale et il ne s’agit pas d’une exploitation. Ce sont en fait des familles pauvres qui creusent le sol illégalement afin de trouver des minerais de cobalt dont la revente leur permet de survivre. Les autorités n’interviennent pas, car cette activité est souvent le seul moyen de subsistance de ces familles.